Réflexions

Je voulais croire en ce monde meilleur, je pensais qu’il serait un jour possible de tous vivre en harmonie mais  comme on se dirigeait vers une impasse, j’ai décidé de détruire cet univers et de le disperser en lui même.

Ainsi, chaque être qui vivait auparavant, va devoir rechercher ce pour quoi à l’origine il était conçu, et pour se faire il devra construire un monde dans lequel il cherchera à se faire soi-même évoluer et ceci dans le but de comprendre et redéfinir sa vraie vie initiale telle qu’elle était.

Le travail de chacun sera considérable et seul les plus valeureux, constructifs, imaginatifs,… seront capables peut être d’atteindre le stage qui leur permettra de rejoindre le monde paradisiaque dans lequel ils se sont eux-même poussés à la déchéance.

Mais parmi tous ces esprits à présent dispersés, seuls les plus forts, les plus créatifs, les moins cruels et les plus rapides seront autorisés à « revenir » et ceci dans une certaine limite numéraire qui devrait limiter les conflits par la suite.

Moi, de mon côté, tout en les surveillant, j’ai créé un monde doté d’une intelligence identique à la notre et je le laisse évoluer et ceci pour voir où la déchéance serait arrivée si je n’avais pas agi avant et dispersé tous les habitants de notre monde.

A présent, je vois tout doucement où cela nous aurait emmené, les Hommes sur cette planètes ne veulent même pas croire que mon esprit réside en eux… Ils réalisent tout et n’importe quoi pour se faire plaisir corporellement et en oublient l’état magistral des choses.

Pour ma part, j’avais vite compris que la création de robots et d’intelligence artificielle était dangereuse pour nous tous et c’est pour cela que j’avais choisi de nous disperser avant que tout ne soit trop tard et ceci se passa juste après un certain bug informatique où tout le monde croyait que des drames allaient se passer.

Certains de ces humains ont tellement bien ressenti ce drame qu’ils ont compris vers quelle déchéance on les menait et on préféré partir, d’autres se battent encore et enfin, ceux qui m’intéressent le plus sont ceux qui ont compris au sein même de leur esprit, c’est à dire dans un sens moi, qu’ils sont « morts » et ceci s’ils se comparent à ce qu’ils ont été initialement dans mon monde et qu’ils ont bien réalisé que la dispersion s’est activée.

Depuis, je suis heureux de constater que j’avais bien eu raison de séparer mes congénères car à présent mon monde cours bel et bien à sa perte avec cette pollution télévisuelle et informatique au détriment de la vraie vie et de l’environnement. Ce monde court à sa perte et s’autodétruit de la même manière qu’un corps cherche à connaître ses limites en s’auto mutilant.

Quand à ces corps morts dus à la compréhension de mon choix de dispersion, je vois leurs esprits qui aimeraient quitter ces lieux désastreux et recréer un monde nouveau, repartir avec des bases saines en ne sélectionnant que quelques personnes capables.

Je vois que j’ai eu raison d’agir ainsi et je suis désolé, pour les êtres qui veulent partir du monde que j’ai créé pour les vraies raisons, mais je ne pourrais aider personne, libre à chacun d’espérer ou de partir…

A cette âme encore

Je pense quand je dors

Pourtant je l’ai quitté

De manière inopinée

A ce corps en friche

Je relis ses fiches

Et comprend ses blessures

Dues à mes morsures

A présent je pars

Pour un nouveau départ

Je rejoins ces nimbes écarlates

Qui me tendent la patte

Je voulais grandir

Espérer en finir

Mais ce cycle sans fin

Ne me mène à rien

Je garde espoir

Et dans ce miroir

Je vois celui qui me porte

Et me supporte

Le fait de se regarder dans un miroir

Ne fait que refléter

Ce qu’au fond de soi-même

On n’a jamais été…

Un jour, le corps ne sera plus capable de gérer, soit suite à une maladie, la vieillesse ou tout autre événement, il sera amené à s’autodétruire et à laisser passer sa vie. C’est à ce moment que l’âme va rompre les liens entre ce corps déchu et l’esprit.

Le corps va conserver tous les éléments relatifs à la personne qu’il représentait et les emmener avec lui vers le cycle de recyclage qui va débuter de manière plus accélérée que lorsqu’il était encore actif.

Le pont de l’âme ne disparaît pas seulement, il ira se greffer sur une autre personne qui aura besoin de faire le lien entre ses deux entités. Mais comme le corps aura garder tous les éléments liés à lui-même, l’âme va perdre au passage tout ce qu’elle avait appris au niveau des règles sociétales et autres habitudes.

Enfin, le cycle reprend son cours pour l’esprit puisqu’il va chercher à se greffer sur un autre être ou élément au sein duquel il va pouvoir espérer continuer à grandir. Bien que lui aussi ait « oublié » tous les liens relatifs au corps, il n’est pas évident du tout que cet effacement de mémoire soit total, en effet, l’esprit va toujours garder volontairement quelques éléments de ses vies antérieures.

Il s’agit d’une étape bien compliquée, en effet, comment s’accepter tel qu’on ne croît n’avoir jamais été alors qu’en fait on est tout simplement quelqu’un d’autre. La personne traduite par  notre corps se révèle en être une bien autre lorsque l’esprit agit.

A ce stade, le corps n’agit plus, il réagit en fonction, soit il va faire en sorte de ne rien perdre de lui-même et de rester fidèle à ce qu’il a toujours été ou à l’inverse il va laisser libre cours à l’esprit ; soit il va agir telle que l’âme le demande c’est à dire de se modifier en fonction de l’esprit tout en gardant les points principaux voire vitaux propres au corps.

L’évolution de l’esprit traduit en plus de fortes contradictions et ceci principalement dans tous les modes affectifs, relationnels,…

Le corps agit en fonction de pulsions, d’attirance physiques alors que l’âme voit de son côté le côté spirituel et éducatif que peut apporter l’esprit contenu en une autre personne. Si le corps se limite à sa propre satisfaction, bien que du plaisir puisse être engendré, il n’est pas certain qu’il choisisse à chaque fois cette solution et ceci pour la simple raison que la relation ne lui apporte rien ou presque au niveau de l’esprit.

De même si l’esprit se limite à son bien être, le corps va également en pâtir et ressentir du dégoût au niveau de certains éléments. Ainsi on comprend bien le rôle que va devoir jouer l’âme pour essayer d’équilibrer au maximum les deux force en présence et de les satisfaire au mieux.

Pour espérer pouvoir un jour évoluer, l’esprit doit arriver à cohabiter avec son porteur (le corps) et son gestionnaire (l’âme). Si le porteur n’est pas capable de comprendre l’esprit, celui-ci va l’ignorer au maximum et donc l’âme va bloquer toute action possible. Pourtant sans cohabitation, l’esprit ne va pas disparaître mais sera limité dans son évolution et devra attendre son futur passage au sein d’un nouveau porteur. L’enfant qui acceptera la thèse de l’existence de cet être en lui laissera inconsciemment de la place en lui, celle-ci sera utilisée et permettra tout d’abord à l’esprit de retrouver son niveau de connaissance tel qu’il l’a connu au sein de son porteur précédent. En effet, l’enfant va devoir assimiler au fur et à mesure toutes les connaissances de l’esprit, au début de cette phase, il ne se rendra pas vraiment compte de ce qui lui arrive et plus le temps passe, il va réaliser que les enseignements qu’il acquiert sont tout autres et bien plus difficiles et inimaginables, à ce stade, on entre dans la phase d’adolescence où l’enfant va réaliser ce qu’il est, qu’il va comprendre ce que ses parents ont réalisé pour lui et pour la grandeur de l’évolution de l’entité qui réside en lui. L’enfant va donc aussi rentrer en conflit avec ses parents car il croît qu’ils ne vont pas le comprendre, mais aussi avec lui-même et ceci en raison qu’il ne se comprend pas. Cela vient de la société qui ne souhaite pas une évolution rapide de l’esprit mais qui, sans s’en rendre compte, agit bel et bien pour le profit de son évolution. C’est à l’enfant de se gérer, soit en acceptant son évolution et ses différences, soit en essayant d’oublier ce qu’il est vraiment en atrophiant ses relations entre l’âme et l’esprit et en essayant d’éviter le plus possible la vérité. Durant son enfance, l’esprit ne grandit pas réellement mais il apprend à son corps à vivre avec lui tel qu’il est et avec les expériences qu’il a assimilées. L’adolescence sera le stade extrême de cet enseignement puisque c’est le moment où chacun doit accepter l’autre et être prêt à vivre réellement en cohabitation avec soi-même.

L’enfant, pour évoluer, devra s’auto gérer, cela souvent avec un de ses parents, et c’est donc l’esprit de ce parent qui se trouve aussi en lui qui va prendre le dessus, la fusion de l’esprit dans ce type de cas résulte comme une greffe et souvent lorsqu’il y a incompatibilité le greffon disparaît. L’enfant n’aura donc plus qu’un seul esprit prédominant en lui et son équilibre bien que perturbé toujours et encore dans son milieu familial en sera bien meilleur. Un enfant abandonné lui aura perdu ses liens avec ses parents géniteurs, dans son cas, la fusion de ses esprits se sera bien réalisé mais il ne saura pas comment la gérer surtout s’il n’est pas libre et que sa famille adoptive « pense » autrement. L’enfant va être gêné et perturbé, en effet, en lui règnent deux esprits fusionnés mais ceux qui l’élèvent en possèdent chacun un autre bien différent et n’ayant sûrement pas le même type d’évolution et de connaissances ce qui va générer des conflits. De même un enfant vivant dans tout type de famille, du fait de la résultante de la fusion de deux esprits, se sentira grandi et supérieur, il ne saura pas forcément se gérer et ne comprendra pas ses parents d’où de nouveau conflits. Mais ceux-ci souvent ne vont pas expliquer leurs problèmes à leurs parents de peur qu’ils ne les comprennent pas voire même qu’ils les croient « fous ». Comprendre son esprit est souvent lourd et douloureux. Les moyens pour y arriver son multiples mais parfois on rencontre des problèmes avec soi, c’est à dire avec son âme qui va en effet contredire voire annihiler les ambitions de l’esprit. Ceci durant la jeunesse peut perturber à vie, impliquer des problèmes mentaux ou des troubles psychiques. Au bout d’un moment, chacun va « craquer », réaliser ses problèmes ou les enfuir jusqu’à ce qu’ils ressurgissent bien plus tard…

Qui le mène, à qui ou à quoi profite-t-il ? Parfois ce sera le corps qui va choisir son plaisir, d’autres fois, ce sera l’esprit qui cherchera à fusionner avec un de ses comparses. Toujours est-il que l’âme va encore et toujours gérer aussi va-t-elle parfois accepter que le corps se fasse « plaisir » mais elle n’oublie pas que pour qu’il y ait une vraie fusion entre deux êtres, il faut que leurs esprits se comprennent, qu’il s’emboîtent et soient prêts à diffuser leurs savoirs. Lorsque la relation n’est pas fusionnelle, que les rapports sont arrivés trop vite et que les esprits n’ont pas eu le temps de communiquer ou du moins pas aussi intensément que le corps, alors en résulte les problèmes de couples et les séparations. Mais souvent le couple a eu « le temps » de procréer et donc deux esprits qui n’auraient pas dû se rencontrer et qui ne pourront sûrement jamais cohabiter se retrouve au sein d’un petit être innocent qui n’a pas demandé d’avoir des conflits familiaux (avec ses parents) et personnels (au sein même de son esprit).

On pourrait croire qu’il ne va jamais mourir, qu’il est infatigable mais il n’en est rien. La philosophie bouddhiste l’explique bien : une fois qu’un esprit a atteint son karman, il rejoint le nirvana. L’idée est bonne est réaliste en effet, l’esprit lorsqu’il atteint un certain but qu’il s’était initialement fixé va fusionner avec un autre esprit qui lui aussi aura su évoluer. Cette fusion résulte souvent de la vie en couple de deux voire de plusieurs êtres, ils vont exprimer leurs expériences entre eux ou en la transmettant à leurs enfants qui auront un nouveau but à atteindre… De cette manière l’esprit fusionne, par la communication, il grandit et évolue mais il arrive aussi qu’il se soit trompé de route et qu’il aboutisse à un cul de sac, dans ce cas là, il va laisser son porteur évoluer et mourir et il disparaîtra en même temps que lui. J’ai parlé de fusion allant d’humain à humain mais il existe aussi un passage de minéral à animal ou à humain et inversement. L’esprit va chercher tous les moyens pour arriver là où il souhaite, grâce à cette expérience il saura ce qui est utile pour lui et pourra se recentrer, combien de fois l’Homme recherche ses origines par la méditation, en se figeant comme une pierre, on retrouve là l’aspiration que l’esprit a eu lorsqu’il était au sein d’un minéral et que ce séjour lui a permis de se fixer et de se concentrer sur l’essentiel.

L’avenir, un bien beau mot, toujours voir le futur, oublier le passé et éviter le présent. Personne ou presque ne cherche à voir la vraie vérité, un but, il y en a bien un mais inutile de chercher, de le viser, il n’est pas pour nous, ni pour notre corps, mais uniquement pour l’esprit, et celui-ci n’appartient à personne, il agit pour lui et de la manière qu’il pense être la meilleure.

Il est sûr que l’esprit a besoin d’un support pour survivre et évoluer. Ce support est organique, vivant, poussière, il est tout, mais c’est dans un support organique que l’esprit sera capable d’évoluer et d’atteindre son but jusqu’à ce qu’il en trouve un encore plus performant. D’où l’évolution telle qu’on a pu la constater dans la nature. On sait que l’esprit cherche à grandir mais pour atteindre ce but, il s’est à nouveau divisé et ceci afin de savoir quel corps sera capable de l’aider dans sa démarche. L’évolution a montré qu’elle pouvait sélectionner l’élément « capable ». Aussi, l’esprit passe d’un corps à l’autre mais ceci uniquement lorsque son corps meurt. Le transfert s’effectue au décès effectif de l’être, jusqu’au moment où un autre être va naître. Ici le transfert ne s’effectue pas à la naissance de l’être telle qu’on la définit dans la société humaine mais au moment de la reproduction, lorsque l’être même commence à se former. On sait que la naissance vue humainement n’est que la résultante de la sortie physique du corps d’un autre. Pourtant ce corps a vécu auparavant, au sein même de son porteur. Et durant cette période de transition chaque entité a le temps de vivre et de grandir, l’acte de la naissance ne procure que la compréhension de l’existence de chacune des entités et cette conscience de soi, mêlée avec la vie en société, montre bien que l’esprit pour grandir va devoir l’emporter sur les autres entités et leur faire comprendre que s’il existe c’est aussi pour leur bien à eux. L’esprit pour évoluer doit vivre avec ceux en qui il vit. Pour pouvoir enfin rejoindre son but, il va devoir trouver un porteur au sein duquel il n’aura pas de limites à son expansion…